TISON Patrick P o u r l a P a s s i o n d u J u d o
Historique du Jiu-Jitsu
Revue Judo Kodokan, Vol. X - N° 4 - 15 SEPT 1960
Extrait du Livre "Jiu-Jitsu" édité au Japon par Jim Alcheik
La véritable origine du Jiu-Jitsu remonte très loin dans le temps. Il n'est pas rare de retrouver au Japon et en Chine certains documents qui datent de l'époque mythologique et qui racontent que les Dieux HACHIMAN et HORIKA se servaient de quelques prises spéciales pour affirmer leur divinité.
Certes, l'apparition des hommes sur la terre donna naissance au combat, et qui dit combat, dit défense.
Jusqu'à l'époque du Moyen-Âge, cette lultte d'homme à homme n'a cessé de s'accroître surtout dans les pays asiatiques, le Japon en particulier, où il n'y avait que la caste guerrière qui était autorisée à porter des armes ; aussi, les paysans pour se défendre n'avaient recours qu'à leurs moyens physiques qu'ils améliorèrent avec le temps. A cette époque, notamment, l'Art de la lutte sans arme était très répandu.
Il y avait alors, différentes écoles de Jiu-Jitsu qui furent longtemps réservées justement à l'ancienne caste guerrière "Samouraïs", semblables à nos chevaliers de l'Europe féodale. Cette méthode leur permettait d'affirmer sur le reste de la population, une supériorité physique qui contribuait à entretenir leur domination politique.
C'était de rudes guerriers, entraînés dès leur plus jeune âge aux maniements des armes. Le BUSHIDO, code chevaleresque d'une très grande valeur morale, était très strict : lorsqu'un samouraï, au cours d'un combat brisait son sabre, son adversaire devait jeter le sien afin que le combat soit poursuivi à armes égales ; et c'est là que la lutte, ou Jiu-Jitsu, entre en jeu. Maître KANO d'ailleurs, en ajoutant le KOSHI-KINO-KATA nous rappelle cette règle.
Malheureusement, l'on ne possède presque rien comme documents historiques de cette époque, car chaque école gardait jalousement ses prises secrètes et ne les enseignait qu'à ceux de ses membres dont elle était le plus sûre.
Après la venue des armes à feu, le Jiu-Jitsu ne fut plus une arme de guerre, mais très longtemps encore, une atmosphère de mystère entoura son enseignement.
En outre, le Jiu-Jitsu était enseigné dans les dojos des temples, d'où ce climat religieux également. Tous les arts martiaux et le Jiu-Jitsu principalement étaient, à l'origine, liés avec l'entraînement spirituel du Bouddhisme venu de l'Inde, et introduit au Japon par la Chine. Religion qui connaît au Japon surtout, un vif succès, mais un peu plus tard, elle se divise en plusieurs branches sous l'influence de différents maîtres très cotés à l'époque. L'une de ces branches, le "ZEN", prend particulièrement de l'essor et imprègne fortement l'âme de ces redoutables samouraïs.
Cela nous rappelle la chevalerie européenne où le catholicisme jouait un rôle important à la même époque environ. C'est alors que l'histoire raconte beaucoup d'actes de bravoure : les samouraïs comme les chevaliers européens donnaient leur vie sans hésitation pour conserver l'honneur.
Ce n'est qu'après avoir reçu une modification du Professeur KANO en 1882, que le Jiu-Jitsu s'est répandu dans l'empire du Soleil Levant. Maître KANO n'en a gardé que l'entraînement physique et a voulu y ajouter un entraînement moral "DO", do signifiant la voie, "JUDO", sport devenu à présent national. Maître KANO fonda alors l'Institut du KODOKAN, la plus grande école de son pays.
Le Jiu-Jitsu proprement dit, est un système de lutte ou plutôt de combat, destiné à faire triompher par tous les moyens d'un adversaire incontestablement plus fort et même armé.
Il comprend, outre une partie entièrement originale, des genres de coups, qui bien que connus en France et dans les autres pays, ne sont toutefois pas l'objet d'une étude aussi détaillée qu'au Japon.
Le Jiu-Jitsu est fondé sur la vulnérabilité particulière de certaines parties du corps humain. C'est ainsi que divers points de l'organisme sont exposés à des commotions dangereuses et même mortelles. A ces endroits précis, le jiu-jitsuan cherche à atteindre son adversaire avec plus ou moins de violence. Les attaques les plus utilisées sont les "atémis" ou coups frappés avec le tranchant de la main, les coups de pieds, les coups de tête ; de même, les torsions : les différentes manières de prendre les membres en porte-à-faux jouent un très grand rôle. C'est pourquoi on détaille avec soin aux débutants les points précis du squelette humain sur lesquels se produisent les désarticulations et les fractures.
Le Jiu-Jitsu est donc l'Art de se défendre, le cas échéant, avec souplesse et ruse, ainsi qu'un très bon moyen d'entraînement physique.
Le Ju-Jitsu
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